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Ce week-end l’équipe de France de Fed Cup composée de Pauline PARMENTIER, Virginie RAZZANO, Stéphanie FORETZ-GACON et Kristina MLADENOVIC va jouer contre la Slovénie pour assurer son maintien dans le Groupe Mondial 2.
Comme c’est maintenant devenu une habitude Marion BARTOLI ne jouera pas cette rencontre.
Essayons d’y voir un peu plus clair sur les raisons de cette absence.
Il existe un désaccord important entre la Fédération française de tennis et Marion BARTOLI au sujet de la Fed Cup.
Quel est le point de vue de la fédération et du capitaine de l’équipe :
En fait, un point bien précis dans ces règles est LA raison de ce « blocage ». La Fédération n’autorise pas les joueuses à venir avec leur entraîneur personnel les 8 jours précédents une rencontre de Fed Cup lors du stage préparatoire commun fait avec toute l’équipe. Plus exactement les entraîneurs peuvent être présents mais n’ont pas le droit d’être sur le terrain et d’entraîner leur joueuse tennistiquement et/ou physiquement.
Quel est le point de vue de Marion BARTOLI :
Les arguments de chacun sont-ils cohérents ?
C’est vrai qu’il doit encore exister des idées biens ancrées sur la « gestion » des filles en groupe. J’ai souvent entendu de la part d’entraîneurs parlant du tennis féminin : « les filles en groupe c’est ingérable ». Pour ma part je pense que cette gestion, si on la compare aux garçons, est différente et sans doute plus complexe parce que la sensibilité, l’émotivité et la psychologie féminine sont tout simplement différentes.
Depuis environ un an 1/2 la fédération a beaucoup communiqué sur les spécificités du tennis féminin. Cette évolution positive s’est accompagnée d’un début de prise en compte de celles-ci dans la formation des joueuses.
Par contre concernant la présence des coachs personnels en Fed Cup les choses restent figées. Il est vrai que par le passé cette « règle » a fait ses preuves : victoire en Fed Cup en 1997 avec Yannick NOAH comme capitane, puis victoire en 2003 avec Guy FORGET comme capitaine et Loïc COURTEAU comme entraîneur. En 2003 Amélie MAURESMO était classée dans le top 10 mondial, était donc la numéro 1 de l’équipe (comme Marion BARTOLI actuellement) et s’entraînait toute l’année avec Loïc COURTEAU. La question de venir en équipe de France avec son coach ne se posait donc pas à l’époque pour Amélie.
Vu la situation actuelle il est donc légitime de se poser quelques questions :
- Pourquoi la Fédération ne veut pas de coach personnel sur le terrain pendant les entraînements ?
- Y a-t-il des « craintes » en les intégrant d’avoir à gérer sur place encore plus de monde et donc plus de « problèmes » ?
C’est possible mais l’individualisation maximale de la préparation pour chaque joueuse dans une rencontre de Fed Cup est pour moi indispensable dans le tennis moderne. Cette notion est un des nouveaux paramètres à gérer pour le capitaine et fait partie de l’évolution de son rôle.
C’est une position que l’on peut comprendre car plusieurs éléments plaident en sa faveur.
Le premier est l’évolution du tennis féminin de haut niveau ces toutes dernières années. Le top 30, voire le top 50 s’est énormément densifié. Même pour une top 10 comme Marion, des matchs contre des joueuses dans les 100 ne sont pas joués d’avance. Tout le monde peut perdre contre tout le monde surtout dans le format Fed Cup. Cela implique donc pour Marion d’arriver sereine et en confiance pour ses matchs. L’entraîneur à bien sûr un rôle très important dans la préparation pour lui « donner » cette confiance et pour Marion ce rôle est même capital.
Pourquoi ?
Pour en comprendre les raisons il faut je pense remonter à son adolescence. Marion dit à propos de cette période : « au début personne ne croyait en moi ». Elle a raison et j’en ai été le témoin. On peut même ajouter qu’il y a encore 5 ou 6 ans PERSONNE n’aurait parié que Marion ferait une finale à Wimbledon, une ½ à Roland Garros et s’installerait dans le Top 10. Son père a donc été depuis ses débuts LE SEUL à croire en elle et également le seul à s’en occuper. Avec ce vécu, il me semble donc tout à fait normal que Marion ne croit qu’en lui et pense qu’elle sera moins bien préparée si son entraîneur/père n’est pas à ses cotés.
On peut donc comprendre sa position actuelle et cela sans remettre en cause les compétences et la qualité du capitaine et des personnes qui composent le staff de l’équipe de Fed Cup.
Pour conclure, je ne comprends donc pas pourquoi la Fédération reste sur sa position initiale qui est à mon sens inadaptée au tennis féminin moderne. De plus il serait très simple d’assouplir cette règle et de s’adapter au « profil » de chaque joueuse en donnant la possibilité à celles qui le souhaitent de venir avec leur entraîneur personnel. Toutes les joueuses de l’équipe n’ont pas forcément ce besoin.
Mais ne désespérons pas…
En effet, au mois de décembre dernier la Fédération a organisé un stage d’une semaine à St Cyprien pour les joueuses de l’équipe de France. Les entraîneurs personnels de chaque joueuse ont été conviés à participer sur le terrain à ce stage. Alexandra FUSAI responsable du haut niveau féminin disait même à ce sujet : « l’objectif de ce stage est de se retrouver en respectant leur structure d’entraînement »
Ceci est donc encore pour moi une interrogation supplémentaire.
Si la Fédération considère que la présence des entraîneurs de chaque joueuse est importante lors d’un stage préparatoire de début de saison, il me semble logique et évident que cela doit l’être également lorsqu’à la fin de la semaine il y a une rencontre de Fed Cup à jouer… surtout si on veut mettre toutes les chances de son coté pour gagner.
Souhaitons pour le tennis féminin français que cela devienne très vite une évidence pour tout le monde.